Monopoly is a better game with real money and crime What if the classic board game had better rules for simulating capitalism? March 3, 2018 at 03:22PM via Digg http://bit.ly/2I2anym
Libye : les chausse-trappes d’un accord pour instituer un gouvernement d’union nationale
Libye : les chausse-trappes d’un accord pour instituer un gouvernement d’union nationale
Libye : les chausse-trappes d’un accord pour instituer un gouvernement d’union nationale
Un règlement de la crise libyenne ? Si le scénario des Nations unies (ONU) est respecté, un accord politique devrait être signé jeudi 17 décembre à Skhirat (Maroc)
entre certains représentants des factions antagonistes qui ont plongé
la Libye dans le chaos depuis seize mois. Parrainé par l’envoyé spécial
de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler, cet accord est destiné à jeter les bases d’un gouvernement d’union nationale dont la mission première sera de stabiliser un pays où l’organisation Etat islamique (EI) s’enracine.
L’accord attendu à Skhirat risque toutefois de compliquer
plus que d’éclaircir l’imbroglio libyen, tant la fragmentation des
forces politico-militaires en Libye ne permet pas d’être raisonnablement
optimiste.
Trois concepts s’imposent pour tenter de saisir
l’enjeu de cet accord qui risque fort de s’avérer partiel et donc
fragile : la fragmentation, le ressentiment anti-Nations unies,
l’implantation de l’Etat islamique (EI).
Libye : les chausse-trappes d’un accord pour instituer un gouvernement d’union nationale
Deux camps politico-militaires rivaux
Trois ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, une guerre
civile a éclaté en Libye entre deux camps politico-militaires rivaux.
D’un côté, le Parlement élu en juin 2014 lors d’un scrutin reconnu par
la communauté internationale. Dominé par une coalition de libéraux et de
nationalistes auxquels se sont ralliés d’ex-cadres du régime de
Mouammar Kadhafi – tous soudés par une hostilité commune aux islamistes
–, cette assemblée a dû se replier à Tobrouk, dans l’est du pays.
En face s’est dressée une assemblée rivale, le Congrès général
national (CGN), siégeant à Tripoli (ouest) et contrôlée par le camp
islamiste allié à la ville marchande de Misrata autour d’une coalition
baptisée Fajr Libya (Aube de la Libye).
A cette fracture principale sont venus se greffer
toute une série de conflits locaux opposant des identités
infranationales en plein réveil, notamment dans le Sud (Fezzan) déchiré
par une meurtrière guerre entre les Toubous d’un côté, et les Touaregs
et les Ouled-Slimane de l’autre.
Dans chaque camp, des divisions au sujet du processus de paix de l’ONU
Afin de résorber
la crise entre les deux camps rivaux de Tripoli et de Tobrouk qui,
au-delà de son coût humanitaire, sapait la manne pétrolière du pays, les
Nations unies ont initié un processus de paix.
L’envoyé spécial de l’ONU de l’époque, le diplomate Bernardino Leon, a
fait la navette entre les deux camps durant de longs mois. Sa médiation
a débouché, en octobre, sur une proposition d’accord politique visant à un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale.
Mais, alors que l’heure de la signature approchait, chaque Parlement
s’est divisé entre adversaires et partisans de l’accord, et au sein de
ces derniers entre tenants d’une signature immédiate et ceux qui
réclamaient des retouches. Des dissensions intestines qui ont aggravé la
fragmentation globale originelle.
Les bases d’un accord sur un gouvernement d’union nationale apparaissent fragiles
Dans ce contexte,
la représentativité des délégués des deux camps, qui ont fait le
déplacement jeudi de Skhirat est loin d’être claire. Ce qui est sûr,
c’est qu’ils ne sont pas détenteurs d’un mandat formel délivré par leur
présidence respective.
La raison en est simple : les deux présidents des Parlements de
Tobrouk et de Tripoli sont hostiles à cette réunion de Skhirat. Ils ont
désavoué par avance toute personne se réclamant de leur propre
assemblée.
Nouri Abou Sahmain, le président du CGN, et Aguila Salah Issa, le
président du Parlement de Tobrouk, sont opposés au règlement politique
sous supervision onusienne qui ne leur promet guère d’avenir politique
personnel. Aussi ont-ils bloqué tout vote au sein de leur assemblée
respective, empêchant les partisans d’un accord de se compter.
Libye : les chausse-trappes d’un accord pour instituer un gouvernement d’union nationale
Ignorant ces blocages, les Nations unies ont continué d’explorer une
solution politique, en particulier en nommant une ébauche de
gouvernement d’union nationale dont la direction a été confiée à une
personnalité peu connue, Fayez Sarraj.