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Monopoly is a better game with real money and crime

Monopoly is a better game with real money and crime What if the classic board game had better rules for simulating capitalism? March 3, 2018 at 03:22PM via Digg http://bit.ly/2I2anym

Tu m’aimes ?

Dis-moi que tu m’aimes !

Dis-moi que tu m’aimes !

Dis-moi que tu m’aimes !

Est-ce que tu m’aimes ?
— Pourquoi tu me demandes ça ? Tu as envie de quelque chose ou quoi ?

Dis-moi que tu m’aimes !

— Tu vois comment tu es ! Je te demande ça parce que j’ai envie que tu me le dises et toi, tu vas tout de suite imaginer que j’essaie de te soutirer un truc. C’est vraiment nul !
— Ecoute, si je suis nul, qu’est-ce que ça peut te foutre que je t’aime ou pas ?
— Pourquoi tu le prends sur ce ton, enfin Jacquot ? C’est plutôt gentil, non ? ça prouve que je tiens à toi, que j’ai besoin d’être rassurée, que…

Dis-moi que tu m’aimes !


— ça prouve que tu me cherches, voilà ce que ça prouve. Non, c’est vrai, suffit que je me plonge dans un dossier

ou que je regarde le foot à la télé pour que tu viennes m’asticoter avec tes questions à la con, toujours les mêmes : “Tu m’aimes, dis ? Grand comment ?” Comme si tu ne le savais pas !
— Et comment je le saurais ? Tu ne me le dis jamais.
— Bien sûr que si, je te le dis !
— Oui, tous les 36 du mois.
— La barbe avec ça, écoute, Virginie ! Si je ne t’aimais pas, je ne serais pas resté avec toi depuis je ne sais pas combien de temps.
— Tu devrais le savoir, justement. ça faisait cinq ans avant-hier. Mais avec toi, les anniversaires, les fleurs, les dîners aux chandelles, on peut toujours se brosser… Et, de toute façon, le fait de vivre ensemble ne m’empêche pas de te dire “Je t’aime” à tout bout de champ comme je te dirais “J’ai faim”, “J’ai froid”, “J’ai soif”, parce que ça me monte aux lèvres tout simplement. Mais, toi, jamais !
— Ah, non ! ça ne va pas recommencer les reproches, les récriminations ! Tu ne sais vraiment pas quoi inventer pour me pourrir la vie, ma parole ! Non, c’est vrai, on était bien, on passait une soirée tranquille…
— ça, pour être tranquille ! T’as pas desserré les dents de toute la soirée, sauf quand ton équipe de débiles a pris un but. Là, oui, on t’a entendu.

Dis-moi que tu m’aimes !


— Et alors ? Normal !
— Normal aussi que je me sente exclue, que je me demande ce que je fais là, moi. Même physiquement, c’est plus comme avant.
— Avant quand ?
— Quand on faisait l’amour partout, tout le temps. Maintenant, c’est deux, trois fois par mois maxi. Et encore, faut que ce soit moi qui commence.
— Excuse-moi, mais le désir, ça ne se commande pas. J’en avais, j’en ai moins, je n’y peux rien.
— Alors, tu ne m’aimes plus, c’est ça ?
— Mais si, je t’aime. Beaucoup même.
— Beaucoup, c’est trop !
— Oh ! là, là, ce que tu peux être casse-couilles ! Bon, ok, je t’aime tout court. ça va, là ? Je peux disposer ?
— Pourquoi ? Où tu vas ?
— Où tu vas ? D’où tu viens ? Tes papiers, et plus vite que ça ! Quand t’auras fini de jouer les flics, tu préviendras ! En attendant, je vais faire un tour.
— Attends ! Je veux pas qu’on se quitte comme ça. Viens m’embrasser… Mieux que ça, écoute !

Dis-moi que tu m’aimes !


— Tu vas me lâcher, oui ? Quoi que je fasse, quoi que je dise, ça va pas. Tu es toujours à te plaindre. J’en ai vraiment marre, Virginie, par-dessus la tête de ces scènes continuelles.
— ça, c’est un peu fort ! Je te demande gentiment si tu m’aimes, et tu oses prétendre que je te fais une scène ? Tu te fous de moi ou quoi ? Allez, casse-toi… Dégage, je te dis… Et plus vite que ça, espèce de minable ! Une scène ? Moi ! "