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Crise des migrants : Bruxelles souligne la très lente mise en œuvre des mesures prises par l’Europe

Crise des migrants : Bruxelles souligne la très lente mise en œuvre des mesures prises par l’Europe

La Grèce a enregistré plus de 750 000 arrivées depuis janvier, selon le gouvernement grec. 

 

Crise des migrants : Bruxelles souligne la très lente mise en œuvre des mesures prises par l’Europe

Outre une proposition concernant la création d’un corps de gardes-frontières européen, la Commission européenne a aussi communiqué, mardi 15 décembre, un premier bilan des solutions proposées (relocalisation, « centres de tri » des migrants) et acceptées bon gré mal gré par les Etats membres ces derniers mois pour résoudre la crise des migrants. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce bilan est très mitigé, alors que, selon Bruxelles, 1,5 million de réfugiés sont entrés « illégalement » en Europe depuis janvier.

  • La « relocalisation » à la peine
Ce mécanisme complexe de solidarité, adopté fin septembre par les pays membres (mais il a fallu en passer par un vote), impose aux Etats d’accueillir des demandeurs d’asile en provenance d’Italie et de Grèce, premiers pays d’arrivée des migrants en Europe. Les « quotas » sont calculés en fonction du produit intérieur brut, du taux de chômage, etc. Au total, quelque 160 000 personnes devaient être concernées en deux ans par ce dispositif inédit.
Mais ce mécanisme démarre très lentement, les « relocalisations » se font au compte-gouttes. Le premier « transfert » depuis la Grèce a eu lieu le 4 novembre (30 personnes vers le Luxembourg). Et à ce jour, seulement… 64 réfugiés ont été relocalisés. Alors que le pays a enregistré plus de 750 000 arrivées depuis janvier, selon des sources gouvernementales grecques.
Non seulement les migrants rechignent à partir ailleurs qu’en Allemagne, mais, en plus, seuls neuf Etats membres ont proposé des places pour les réfugiés arrivés en Grèce (Finlande, France, Allemagne, Suède, Luxembourg…).
Le premier « transfert » depuis l’Italie a eu lieu le 9 octobre (19 Erythréens, vers la Suède). Quelque 125 autres réfugiés ont depuis été « relocalisés », avec seulement douze Etats membres candidats pour les accueillir. « A ce rythme, on y est encore en 2101 », avait lancé, excédé, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, il y a quelques semaines.

Crise des migrants : Bruxelles souligne la très lente mise en œuvre des mesures prises par l’Europe


  • Seulement deux « hotspots » opérationnels
Installés dans les pays de « premier accueil » (Italie, Grèce), ces centres sont censés être un élément essentiel du dispositif européen. Ce sont des structures, gérées par l’Union européenne, qui font le « tri » entre candidats au droit d’asile et réfugiés économiques. Ces « hotspots » doivent enregistrer les candidats (prendre les empreintes digitales, vérifier l’identité), recueillir les demandes d’asile, etc.
A ce jour, seuls deux d’entre eux fonctionnent. Celui de Lesbos, en Grèce, alors que quatre autres – à Leros, Kos, Chios et Samos – ont été identifiés, mais pas encore mis en place. Idem pour l’Italie, qui avait prévu initialement six centres de tri (à Lampedusa, Pozzallo, Porto Empedocle-Villa Sikania, Trapani, Augusta et Taranto), mais où seul celui de Lampedusa fonctionne.
  • La Grèce en fait plus que l’Italie
Même si les deux pays accusent beaucoup de retard, la Grèce a fait davantage d’efforts, elle qui a vu arriver bien plus de migrants ces derniers mois que l’Italie, alors que la « route des Balkans » s’est progressivement imposée pour les migrants venant de Turquie.
Un exemple ? Athènes s’est engagé à mettre à disposition en tout 35 000 places d’hébergement pour les migrants dès janvier 2016, dont 4 500 supplémentaires sur l’île de Lesbos.
  • La Suède s’exclut de la relocalisation
Preuve que le mécanisme de relocalisation ne fonctionne pas, la Suède, deuxième pays d’accueil des migrants en Europe, derrière l’Allemagne (et même premier au prorata de sa population) a obtenu, mardi, de ne plus participer au programme de relocalisation.
Stockholm envoyait depuis déjà plusieurs semaines des signaux de détresse à Bruxelles, expliquant que le pays, pourtant doté d’une forte tradition d’accueil, était en situation de saturation. La Suède va, « temporairement » (pendant un an tout de même), pouvoir refuser les réfugiés « relocalisés » depuis la Grèce ou l’Italie.
Certains s’inquiètent déjà pour la pérennité de la relocalisation si d’autres pays obtiennent la même dérogation. La Finlande et l’Autriche pourraient être intéressées même si, pour l’instant, leurs gouvernements respectifs n’ont fait aucune demande officielle en ce sens à Bruxelles.

Crise des migrants : Bruxelles souligne la très lente mise en œuvre des mesures prises par l’Europe


  • Bruxelles veut tester la « réinstallation »
La Commission a aussi mis sur la table, mardi, une recommandation concernant la « réinstallation » de réfugiés directement depuis la Turquie. Les pays volontaires pourront accueillir ces populations, qui auront préalablement été identifiées, notamment par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Aucun « quota » n’a été mis sur la table, même si les Turcs, qui sont très demandeurs, avaient évoqué, au début des discussions avec l’UE, le chiffre d’au moins 100 000 postulants, selon plusieurs sources diplomatiques européennes.
Berlin pousse pour ce mécanisme qui a beaucoup d’avantages : il permet de s’assurer que les migrants arrivant en Europe sont bien des réfugiés et il pourrait limiter les drames en Méditerranée, puisque les candidats à l’exil seraient pris en charge directement en Turquie.
Ce mécanisme de « réinstallation » ne serait activé que si la Turquie respecte les engagements pris à l’issue du sommet UE-Turquie du 29 novembre : lutter contre les passeurs et surtout, réduire drastiquement le flux de migrants qui quittent ses côtes. D’aucuns voient déjà dans la « réinstallation » une manière élégante d’enterrer la relocalisation.

 

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